Le 5 août nous passons au Botswana. Les formalités de douanes se passent bien. Nous payons 110 Pulla ou 160 $N pour l'entrée du véhicule, l'assurance et la taxe routière. Nous sommes contrôlés par l'agence vétérinaire qui vérifie que nous n'avons pas de viande et nous roulons.
Nous n'avions pas pris de guide du Botswana, nous en avons acheté un en AS. Les guides Shell avec des cartes détaillées. Sont pas mal mais ils ne parlent que des principaux sites. A une quarantaine de km de la frontière nous trouvons dans le guide, les Tsodilo hills avec une petite remarque intéressante : site gratuit et camping gratuit. On y va.
Ces collines rocailleuses sortent de nulle part, elles sont plantées là, résidu des poussées tectoniques d'il y a quelques millions d'années. Il en a fallu pas plus pour que les humains, les appellent les collines des dieux (ici, il y en a plusieurs) et y dessinent au fil des temps des peintures un peu partout. Graffitis rupestres que l'on peut admirer en suivant différents chemins de randonnée.
On se plante donc au pied des collines dans ce que l'on appellerait un bush camp organisé, qui nous va très bien. Nous nous entendons ou du moins nous le croyons avec les gardiens de l'endroit pour avoir un guide le lendemain à 10h00 pour une randonnée rupestre. A 10h30 le jour dit, nous partons seuls, le guide ayant du avoir un problème de réveil. On a une petite carte sur notre guide qui fera l'affaire. Effectivement cela suffisait et en plus on avait un commentaire sur chacune des peintures... Belle rando, belles peintures, les enfants ont beaucoup aimé les dessins d'hommes avec des gros zizis (à l'époque ils s'amusaient déjà à se la mesurer). On a bien choisi notre heure 10h30 - 13h30, il n' y avait personne à part nous et le soleil, de toute manière il n'y a pas grand monde mais ils parlent de construire un petit quelque chose et de mettre tout ça payant.
Suite du parcours, Maun. Henri et Marie qui sont déjà au Kenya nous ont laissé une bonne adresse à Maun, le old bridge backpacker. C'est vraiment sympa et pas cher, 33 pula / adulte et les enfants ne payent pas. Le boss est un rockeur qui a atterri là, on ne sait pas comment donc toute la journée, les enceintes crachent du bon rock. Et il y un WIFI non sécurisé qui se balade tout au long de la journée, c-à-d qu'il part, qu'il vient on ne sait pas trop pourquoi mais bon, on en profite.
Les mômes en trouvent d'autres et jouent non stop. On ne sait pas trop comment ils communiquent mais ça joue. Ils enseignent également aux serveurs un jeu que nous avions découvert en Mauritanie chez Bab Sahara, le DAO (mais qui n'est pas de là bas, ça doit être asiatique) et bientôt tout le monde se met à fabriquer des plateaux de jeu. Les enfants font office de gardiens des règles et interviennent lorsque les joueurs ont un différent.

Petite pose : j'écris ces ligne depuis Kasane et pendant que je tapote sur le clavier, je lève un oeil et haaaaaaaaaaaaaa, il y a un phacochère qui vient me renifler les pieds.
Il parait apprivoisé car il se balade tranquillement dans le campsite mais quand même..., merde..., prévient..., on n'a pas gardé les cochons ensemble.

Bon, on en était où? Ouai, donc le old bridge, c'est bien.
Pour ce qui est de l'Okavango, et ben on en a fait le tour mais on n'y rentre pas. Il y a beaucoup d'eau, peu de pistes sont praticables et le reste se fait en bateau, voir en avion avec le prix qui va bien. On est en saison sèche et l'eau continue à monter. Le temps qu'on reste au old bridge la route de secours qu'ils ont improvisé, la normale étant noyée, était déjà sous l'eau sur 20 m de longueur, pas de profondeur...
On rencontre Eric et Patchi, un couple marseillo-brésilien. Maîtres nageurs, ils vivent à la Réunion et se baladent en sac à dos. Eric est un homme de fer, ironman en anglais, le contraire de estockfishe en marseillais. Il vient de se taper 2000 km de vélo à Madagascar en 3 semaines, fait une petite pose au Botswana, puis va se refaire 2000 bornes à vélo en Amérique du sud (en altitude)... histoire de garder la forme, je suppose... Ils vont également aux chutes, peut être nous reverrons nous? Quand j'écris ça, je connais déjà la réponse... c'est juste pour mettre un peu de suspens...
On voulait ( ça veut dire qu'on l'a pas fait) remonter sur Kasane par Chobe et juste avant de partir nous avons appris que les gates ne vendent plus les permis d'entrée des réserves, il faut les acheter dans des bureaux de grandes villes et prévoir son circuit : les jours d'entrée, les nuitées et où et les jours de sortie. Et zut. Ce qui nous plait dans ce voyage, c'est justement de ne pas prévoir. On zape également.

On fait donc un grand détour, en km, certainement pas en temps pour rejoindre Kasane par Nata, où nous nous arrêtons pour la nuit. Nous checkons un campsite, zut, il a brûlé et est en reconstruction. Nous roulons vers un campsite communautaire dans un bird sanctuary. Un peu cher pour une communauté mais bon, c'est la loi de l'offre et la demande. L'autre ayant brûlé...
Sur la route de Kasane, nous passons une énième barrière vétérinaire mais là, nous sortons d'une zone "à risque" en ce qui concerne le foot and mouth disease. On ne vous dira pas ce que c'est, nous n'avons pas bien compris... On se fait contrôler le frigo, seule la viande de volaille peut passer ce point, ça tombe bien, nous avons fait le plein à Nata... de boeuf...
Le responsable nous explique gentillement que nous avons deux options : la mettre à la poubelle ou la cuire. C'est midi, on a faim, il nous indique un endroit où nous pouvons squatter et nous faisons frire plus de deux kilos de steak en mangeant nos sandwichs du midi.
Nous arrivons à Kasane, nous faisons un tour en ville pour repérer et sur qui on tombe ?
Sur Eric et Patchi. Ils nous indiquent le campsite où ils sont, on y va. C'est dans, ou plutôt il fait partie d'un super lodge. Cher bien sur mais bon il n'y a pas trop le choix. Ils ont une super piscine dominant le fleuve où on voit des éléphants et des hippos, piscine qui normalement nous est interdite car nous sommes coté campsite. Pas de bol l'interdiction est écrite en anglais, é nou é compré pa ... On y plonge les enfants en leur expliquant qu'ils peuvent mettre le bordel dans ce bel endroit de recueillement luxueux jusqu'à hauteur de 8 euros chacun, prix qu'ils ont payé.
Le fleuve est beau et nous entrevoyons des animaux sur l'autre berge. Nous les entrevoyons car ils sont masqués par une myriade de bateaux de tour opérators. On se croirait sur la seine à Paris, autant de trafic.
Demain on trace au Zimbabwe, à Victoria falls.
Eric et Patchi y vont également, nous nous mettons d'accord sur un backpacker et nous nous promettons de nous y faire une bouffe si on s'y retrouve.
Avant de passer la frontière, nous allons au snake park de Kasane. C'est une assos gouvernementale qui s'occupe de récupérer les serpents qui s'égarent dans les maisons, les soigne le cas échéant et les relâche dans la nature. Ils en possèdent également un certain nombre pour faire des programmes d'information auprès de la population.
Nous passons deux heures au milieu des reptiles et nous avons du mal à en faire sortir les enfants. Nous voyons tout ce qu'il y a de plus dangereux dans le sud de l'Afrique, grrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr et jouons avec tous les gentils. Total des courses, en rentrant en France, Hugo veut un serpent et Jo des souris. Ils seront complémentaires... Bien sur, pendant les vacances souris et serpent séjourneront chez Papy Mamy...

Nous sommes passé vite au Botswana, c'était presque histoire d'avoir un tampon de plus sur le passeport. C'est un peu cher pour notre budget et trop encadré. Etant donné que nous voulons aller aux chutes Victoria, nous ne sommes pas descendus trop au sud car après et ben, il faut remonter.
Nous avons eu des nouvelles de Ian qui est repassé en AS et qui a des soucis de visa. L'AS donne un visa de trois mois sur un an et nous avions presque passé déjà trois mois donc après il faut demander une extension à Prétoria avec pas mal de justificatifs à fournir comme des relevés de compte en banque etc... Aux vues de l'expérience de Ian, nous décidons de ne pas repasser en AS (nous voulions aller au Kruger, vu que l'on a la Wild card...), nous allons descendre par le Zimbabwe jusqu'au Mozambique pour finalement entamer la remontée.
Voilà le plan d'aujourd'hui, on verra demain...